HO.1954.72.86
Afgesneden top van een scepterstaf / Sommet de canne-sceptre sectionné / Severed top of staff-sceptre. Eastern Luba. RD Congo. [Luba]. Registered in 1954. Former collection of H.M. Stanley. HO.1954.72.86.
Un objet prestigieux acquis par H.M. Stanley
Cette canne-sceptre fut probablement acquise avant 1890 et faisait partie de la collection de H.M. Stanley (1841-1904) offerte au musée en 1954 par Denzil Stanley, son fils adoptif. Ces pièces proviennent surtout des régions parcourues lors de son dernier voyage en Afrique centrale entre 1887 et 1889. Cependant, lors de ce séjour, Stanley n’a pas été spécifiquement actif dans la région de production de cette canne. Il avait, en revanche, été en contact avec la périphérie de cette région, le long du lac Tanganyika, lors de l’établissement des stations de l’Association internationale africaine (1880-1884) et l’avait traversée plus tôt avec l’expédition transafricaine (1874-1877). La pièce a pu être acquise lors de cette expédition.
Il peut aussi s’agir d’un objet offert à Stanley par un tiers ou encore d’une pièce qui était présente dans une autre région que celle d’origine et acquise par Stanley lors du voyage de 1887-1889. Cette dernière hypothèse est tout à fait vraisemblable. Stanley a très bien pu acquérir cette canne au Tanganyika car ce genre de regalia pouvait se retrouver auprès de cours étrangères par le biais de l’influence culturelle ou commerciale luba. Comme les sculpteurs de renommée, les objets prestigieux pouvaient circuler d’une région à l’autre. Ce haut de canne-sceptre illustre donc plusieurs dynamiques à l’œuvre dans la région lors du dernier tiers du 19e siècle : derrière la circulation des objets, l’accélération de la circulation des hommes et la soif de conquête de nouveaux territoires.
Objet fragmentaire
Cette canne-sceptre est un attribut du pouvoir royal dont il ne reste que le sommet. L’objet fut probablement scié par un Européen afin de limiter l’encombrement de la pièce et mieux mettre en valeur la partie sculptée qui représente ici un personnage féminin. Cette transformation plastique d’une lance en statuette, accompagnant le changement de son statut d’objet de pouvoir en objet de collection, a des conséquences pour la recherche car elle complexifie l'étude iconographique et stylistique et donc, à la compréhension et à l’identification socioculturelle de la pièce.