EO.1979.39.2
Lukasa. Geheugenbord / Tablette mémorielle / Memory board. RD Congo. [Luba]. Wood, colourant, beads. Purchase from E. Deletaille. 1980. EO.1979.39.2.
Objets congolais sur le marché belge
Les trois nkasa (sg. lukasa) présentés ici ont été acquis par le musée auprès d’un particulier (en 1978) et d’un marchand (en 1972 et 1979) installés dans la région de Bruxelles. Bien qu’il s’agisse d’acquisitions relativement récentes, les archives n’éclairent en rien le parcours de ces objets avant leur entrée au musée.
Ces trois objets ont été acquis après l’indépendance du Congo, à une période où le musée de Tervuren était alors un acheteur dynamique sur le marché belge des objets africains. Même si cette politique vise avant tout à orienter les collections vers les régions d’Afrique hors des anciennes colonies belges, certains achats d’objets congolais continuent d’être effectués pour « compléter » les collections. Et en effet, aucun lukasa n’avait rejoint l’institution avant 1960.
Très peu d’exemplaires de nkasa ont été acquis durant la période coloniale ; ils devaient rester cachés en raison de leur fonction secrète, mais les évolutions sociétales ont ensuite modifié leur statut.
L’exportation du patrimoine culturel
Comme souvent pour les objets issus du marché, seules des sources secondaires permettent d’envisager leur contexte général de circulation. D’autant qu’au moment de l’acquisition des trois nkasa, échelonnée entre 1972 et 1979, les membres du musée ne se formalisent pas du peu d’information disponible à leur endroit. Pourtant, dans le contexte de la politique présidentielle du « retour à l’Authenticité », l’État congolais fait adopter en 1971 une loi rendant illégale l’exportation d’objets appartenant au patrimoine culturel du pays, sans l’obtention d’une licence. Toutefois, la majorité des nkasa figurant parmi la quarantaine de pièces répertoriées dans les collections publiques et privées semble être arrivée en Occident justement dans les années 1970.