EO.1953.32.36

Cent statues funéraires d’Angola

Le peintre belge Robert Verly (1901-1963) a trouvé cette statue funéraire dans un cimetière du district de Noqui en Angola, alors colonie portugaise. Cette trouvaille a eu lieu entre la fin de l’année 1950 et le début de l’année 1953. Selon ses propres dires, Verly a acheté la statue à un chef indigène. Au total, il a mis la main sur une centaine de statues funéraires en pierre. En juin 1953, il en a vendu 38 au musée de Tervuren. Il vendra le reste aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles, à d’autres musées européens et à des collectionneurs privés. 

Des doutes quant à la légalité

Après l’achat, le directeur du musée de l’époque, Frans Olbrechts, s’est interrogé sur la manière dont Verly était entré en possession de ces statues funéraires. Il ne s’agissait probablement pas d’une véritable préoccupation, mais d’un mécontentement quant au fait que Verly n’avait pas offert l’ensemble complet à Tervuren. 
Dans des interviews et des écrits, Verly a déclaré qu’après de nombreuses négociations, il avait su convaincre quelques chefs de vendre les statues, et ce dans un seul but : faire connaître leur culture, leur art et leur histoire.

Un objet provenant de ce cimetière et qu’on obtient de pouvoir acheter après d’interminables palabres, doit être payé au chef du clan dont faisait partie l’ancêtre sur la tombe duquel il a été découvert, parce qu’il reste propriété absolue de ce clan.

Verly R., Les Mintadi. La statuaire de pierre du Bas-Congo (Bamboma – Mussurungo), Louvain, Revue Zaïre, 1955 : p. 37. 

Comme souvent, le point de vue africain sur les “découvertes” de Verly est absent des archives. À l’époque, les journaux angolais mettaient déjà en doute la légalité des actions de Verly. Toutefois, le gouvernement portugais n’a pas poursuivi l’affaire, peut-être pour des raisons diplomatiques. Lors d’une visite ultérieure dans la colonie, Verly a reçu une interdiction explicite de collecter des objets.